NATIONALE 3D ET PROVINCIALES NAMUROISES – Un 30e anniversaire particulier pour Borussia Loyers

Le C.Q. du Borussia Loyers, Serge Henry, dont l’équipe fanion milite en N3D de l’A.B.F.S. est au chômage technique, à l’instar de tous ses collègues du pays. «Effectivement, cela change de mes habitudes dans la gestion du club», avoue ce dernier. «On aimerait tous refouler les terrains. Et encore plus cette saison, puisque nous fêtons notre 30e anniversaire.»

En effet, ce mardi 12 janvier, cela fait exactement 30 ans que le club namurois du Borussia Loyers a vu le jour. «C’est triste de passer ce cap alors que la crise sanitaire sévit toujours. Je me souviens encore de ce jour. C’était un samedi. Plusieurs jeunes du village et des environs se sont rassemblés pour évoquer la création d’un club. On était encore à l’Université. On jouait au football à Loyers, mais dans des clubs différents en salle à Erpent, Géronsart,… J’étais alors au Traffic Namur 88 qui allait arrêter. Nous avons repris le matricule en nous regroupant. Le 12 janvier 1991 (en photo, la première équipe), l’histoire a débuté sous le matricule 2294. On a joué directement en P2. Supporter du Borussia Mönchengladbach avec un pote, la dénomination et les couleurs (blanche, noire et verte) ont découlé. On a débuté à la Ligue et la saison suivante, nous avions aussi une équipe à l’Union Belge. C’est dans cette fédération que nous avons connu la première fois l’échelon national en 1994. Jouer dans deux fédérations revenait toutefois cher. A un moment, on s’est juste contenté de la Ligue, où l’on a fini aussi par rejoindre la N3 de l’A.B.F.S. en fusionnant avec, en 1998, Gemini. Comme le matricule de ce club était plus ancien (1478), on a poursuivi avec ce dernier.»

EN CHAUSSETTES ET SLIPS POUR UNE… RELÉGATION

En trente ans d’activité, le club qui a d’abord disputé ses premiers matchs au Caps Namur avant d’être hébergé définitivement par la salle des «Comognes» de Loyers en a vu défiler des joueurs. «Il y a eu notamment Julien Martin -à ne pas confondre avec Martin Julien- qui militait à l’époque en équipes d’âge au football au Standard. On était alors en P1 et c’était une vraie «machine». Mais le plus doué techniquement, ce fut William Holvoet qui a joué au football en Promotion à Givry et Hamoir. Il aurait pu évoluer plus haut. Il s’est malheureusement suicidé.»

Dans un tout autre registre, Michaël Lamury est aussi une figure emblématique du club. «Il est arrivé rapidement après la création. Il a débuté comme gardien dans nos équipes réserves pour arriver en Nationale. Il avait toutefois la mauvaise manie d’arriver en retard. On a d’ailleurs basculé une fois en P2 de sa faute. Lors du dernier match de la saison, il fallait s’imposer à Eghezée. Je me suis pointé à la salle. Les joueurs attendaient en slips et en chaussettes. J’ai compris que Michaël n’était pas encore là. Cela nous a finalement coûté le forfait et la descente. Heureusement, nous avons eu aussi d’autres superbes moments, comme ce titre en P1 et cette 1er accession à la D3 avec des joueurs uniquement de Loyers et des environs. On était arrivé aussi en finale de la coupe provinciale. On ne l’a jamais gagnée, à l’inverse de celle pour équipes réserves.»

PAS DE T-SHIRTS…

Cette année encore, le club aligne cinq équipes. «On est déjà monté à six avec des filles. La D3, dont c’est la 9e saison de suite à cet échelon, est encore là, mais c’est toujours aussi compliqué de regrouper des joueurs pour effectuer les déplacements. Cela reste quand même la vitrine.»

Malgré cette anniversaire très spécial, notre interlocuteur qui assure encore parfois des piges en provinciales comme joueur nous fait part aussi de sa légitime tristesse. «Pour nos 30 ans, j’aurais voulu sortir des T-shirts. Sur les 80 et quelques affiliés que compte le club, une dizaine seulement ont répondu à mon mail. J’ai donc laissé tomber. C’est décevant, comme l’osmose au sein de nos équipes. J’ai l’impression d’être le C.Q. de cinq clubs au sein d’un seul. Chaque formation vit sa saison, mais ne se soucie pas spécialement un minimum de celle des autres. Mais bon, l’ambiance reste malgré excellente. La situation du club est parfaitement saine. Nous n’avons jamais eu une seule dette vis-à-vis de la Ligue. Tout le monde ne peut en dire autant.»

NICOLAS TOUSSAINT